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Autrefois la Mi-Carême dans le 10e - le 03/02/2018 @ 12:50 par HV10

En ces temps-là, on fêtait la Mi-Carême .... *

Voici revenu le temps de la Mi-Carême, du Mardi gras et des carnavals, nous vous livrons à nouveau cet article qui vous rappelle comment ces fêtes étaient célébrées autrefois dans notre arrondissement.

charXe.jpg

Mi-Carême : Char du Comité des Fêtes du 10e en 1912

Le char, que l'on voit sur la carte, symbolise l'Abondance régnant sur le monde (femme ailée avec sa corne d'abondance et derrière elle une mappemonde), il est encadré de gardes républicains à cheval et de membres municipaux de surveillance qui séparent à présent le public du spectacle. La foule est massée bien sagement sur les trottoirs (peut-être la rue du Faubourg-du-Temple), les balcons sont peuplés de monde et décorés de drapeaux.

La cavalcade descendait la Haute-Courtille (rue de Belleville), passait par la Barrière de La Courtille (ou de Belleville), empruntait la Basse-Courtille (rue du Faubourg-du-Temple), où se trouvaient les bals champêtres, les guinguettes et les cabarets populaires qui attiraient le tout Paris des nantis venus s'encanailler ces jours-là avec le peuple des faubourgs. Les plus célèbres de ces cabarets étaient Le Tambour Royal du sieur Ramponneau et La Courtille (plus tard la Cour de la Grâce-de-Dieu) de son rival Gilles Desnoyers (Courti, vieux mot picard, désignant un jardin champêtre où l'on aimait se divertir et boire les jours de fête). Le défilé aboutissait ensuite à la place du Château-d'Eau (Place de la République), puis s'engouffrait dans les Grands Boulevards, et se dispersait enfin, la nuit venue, dans la liesse générale.

Après 1912 (date inscrite sur la carte ci-dessus), c'en sera fini de la fête d'antan, Carnaval est mort et avec lui les folles cavalcades d'une foule en délire, déguisée et masquée, vivant les jours gras de la semaine précédant le carême (du jeudi gras au mercredi des Cendres) dans une orgie effrénée de nourritures et de boissons. C'était la descente de la Courtille qui marquait le gigantesque point final du défilé populaire dit du « Boeuf gras » avec ses débauches en tout genre, ses lancers jusqu'à l'écœu­rement de mets les plus variées, ses jets de farine, d'ordures, de confettis et de serpentins.

Avec la disparition des barrières d'octrois, la descente en liberté et inorganisée de la Courtille meurt, la fête devient policée, réglementée et organisée. Elle est alors prise en main par les groupements patronaux du Commerce et de l'Alimentation et par des Comités d'organisation de cortèges de Mi-Carême (sur la carte, le Comité des Fêtes du 10e arrondissement). On ne dévore plus que des yeux les oies grasses, les bœufs, les cochons, et de plus ils sont en carton-pâte avec de grosses têtes en fausse citrouille ou en faux fromage. Les chars qui défilent évoquent encore les grands festins populaires d'autrefois; ils représentent allégoriquement l'Alimentation, la Cuisine, la Charcuterie, etc. Les chars publicitaires commencent à arriver et la réclame puis la publicité vont alors envahir la rue !

micareme1912.jpg

Pourtant la Mi-Carême, bien que totalement sous le contrôle des autorités préfectorales, représente encore la fête avec ses gigantesques défilés spectaculaires de chars et de landaus regroupant quelque 1500 figurants s'étalant sur plus de trois kilomètres et durant un minimum de six heures. Voici, comment en ce début de siècle, le journal La Paix décrivait notre arrondissement à l'heure joyeuse de la Mi-Carême : « Au départ de la Villette, comme à l'hôpital Lariboisière et dans les ateliers de la gare du Nord, les toits sont couverts de curieux, les charpentes d'une maison en construction plient sous le poids des enragés qui s'y sont logés… ». En ces temps-là, on faisait la fête dans la rue ! **
 

Foule.jpg

La foule sur les Grands Boulevards un jour de Mi-Carême

Jeannine CHRISTOPHE

* Article paru dans La Gazette du Canal n° 11, mars-avril 1995, réactualisé en 2018.

** Aujourd'hui un Carnaval renaît dans Paris empruntant à peu près le même itinéraire que celui décrit dans cet article; d'autres festivités, surtout des carnavals d'enfants, se déroulent aussi localement dans l'arrondissement.